Depuis 2006 et le premier Raspberry sorti par David Braben, on peut dire que le nano-ordinateur a révolutionné l’usage des processeurs. Conçu pour favoriser le développement et inciter la jeunesse à la programmation, il s’en est vendu plus de 8 millions en 10 ans. Il y a deux ans, le Raspberry Pi 3 modèle B est arrivé sur le marché. Mais Raspberry a ouvert une brèche et n’est plus le seul à proposer un nono ordinateur aux capacités de plus en plus importantes. La concurrence se positionne et se fait de plus en plus mordante. Quels sont donc les concurrents ou les clones les plus dangereux pour le pionnier du nano ordinateur ?
Sommaire
Les concurrents du Raspberry Pi 3
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Le but de ce comparatif n’est pas de faire la liste exhaustive de tous les concurrents s’installant sur le marché du DIY en matière d’informatique. Mais bien de sélectionner les concurrents les plus proches de la framboise. Nous retiendrons donc 4 produits bien distincts :
- L’Archos Stick, disponible à partir de 130 €
- Le Banana Pro, autour de 50 €
- L’Arduino Uno, dès 20 €
- L’Odroid C2, proposée autour de 70 € avec les taxes
Pour commencer, reprenons les caractéristiques principales de chacun de ces nano ordinateurs, Arduino Uno mis à part. Nous y reviendrons plus tard.
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Retour sur les performances du Raspberry Pi 3
Avant d’aller plus loin, reprenons les caractéristiques du Raspberry Pi 3, dernière mouture en date du célèbre nano ordinateur ;
- Un processeur quadricore ARM Cortex A53 à 64 bits
- Une mémoire vive à 1 Mo RAM
- 4 ports USB 2.0
- 1 connectique jack
- 1 port vidéo HDMI
- Les connectiques CSI
- Les traditionnels ports GPIO
- Un port éthernet à 100 Mbits/s
Et la grande nouveauté, une carte WiFi 802,11 n et, surtout, une carte Bluetooth 4,1.
Rien à dire, la framboise est toujours d’attaque et poursuit ses améliorations au fur et à mesure de son développement. Mais le grand lus de Raspberry par rapport à ses concurrents tient avant tout dans sa communauté, large et réactive. De surcroît, son développement Open Source permet toutes les possibilités. Ici, aucun bridage et le choix de pouvoir piloter le processeur au maximum de ses capacités. Ce qui n’est pas le cas chez tout le monde, comme nous allons le voir. Précisons tout de même pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore que le Raspberry Pi 3, comme ses prédécesseurs, est livré nu. Pour l’utiliser, il vous faudra donc déjà posséder un écran, un clavier et une souris ou un pad, voire un boîtier pour protéger la carte mère le cas échéant. Sans oublier ben sûr, une carte micro SD…
Archos Stick, orientation Windows 10
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L’Archos Stick a en réalité une vocation bien différente de la framboise. Là où Raspberry oriente définitivement son développement vers l’open source et la programmation, Archos livre un nano ordinateur déjà équipé d’un OS propriétaire. En l’occurrence Windows. Le but ? Faciliter l’expérience utilisateur en nomade. Le Stick n’est pas plus grand qu’une clé USB et est doté d’une config assez musclée (RAM à 2 GO et mémoire interne de 32 de 32 Go), lui permettant de tourner à l’aise dès qu’il est sous tension. Vous n’aurez qu’à transporter son alimentation et un cordon HDMI pour le relier à un écran, où que vous alliez. Votre smartphone vous servira de clavier. On est vraiment sur le principe du plug & play cher à Windows.
Pas de port éthernet. Pas de CSI ni de GPIO non plus. Une simple carte WI-FI et Bluetooth (4.0) suffisent. Il faut dire que l’objectif est différent de celui affiché par Raspberry. L’Archos est entièrement destiné aux professionnels, amenés à se déplacer souvent pour des conférences ou des présentations. Il est capable d’utiliser les logiciels propriétaires Windows, comme l’Open Office, mais également les autres, tournant sous Windows. Par contre, vous ne ferez pas de développement avec. L’Archos Stick se veut avant tout pratique et n’autorise pas vraiment le dépassement de fonction. Au final, l’Archos Stick n’est pas un réel concurrent du Raspberry Pi 3. Les deux nano ordinateurs ne visent pas les mêmes clients. Si l’objet se révèle pratique et puissant, on déplore tout de même un petit détail ; on aimerait bien avoir le son lors de nos présentations. Et l’Archos Stick n’est pas pourvu de sortie audio. Dommage.
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Banana Pro, le clone
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C’est sans doute ce qui se rapproche le plus du Raspberry Pi. D’ailleurs, le Banana Pro est le successeur du Banana Pi, un symbole qui en rappelle un autre. Si la config générale du Banana Pro semble faiblarde par rapport à la framboise, c’est sur la connectique qu’il reprend son souffle. Dans le principe, la banane se veut très proche de la framboise. 1 Go de mémoire vive et pas de stockage interne (mais une carte micro SD), mais seulement 2 cœurs contre 4 au niveau du processeur.
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La Banana Pro étant une carte nue, comme le Raspberry Pi, elle intègre elle aussi énormément de connectique (jack audio/vidéo, HDMI, 2 ports USB 2.0, un port éthernet 1 Go bit/s, les ports GPIO et CSI). On note seulement deux ports USB au lieu des 4 de la framboise, mais un port éthernet à 1 Go au lieu des 100 Mbits/s proposés par Raspberry. Mais le plus est ailleurs. En effet, la Banana Pro dispose d’un micro intégré et d’une puce WiFi 802,11 b/g/n. Mieux, la carte est également équipée d’une connexion SATA 2. Vous pourrez donc y raccorder vos disques durs SSD en externe. Au final, la Banana Pro se plie parfaitement aux exigences multimédia. Et c’est là son principal atout. Alors que jusqu’à présent, on se déplace avec les disques durs externes que l’on branche à nos ordinateurs, désormais, il est plus simple de se déplacer avec son ordinateur et de laisser les périphériques sur place…
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Arduino Uno, le complément
L’Arduino Uno est régulièrement présenté comme un concurrent de Raspberry. C’est en partie vrai. En partie seulement car la carte Uno est un micro contrôleur, par une carte mère. Le seul domaine réellement concurrentiel entre les deux est lié à la domotique. L’Arduino Uno est clairement développé dans ce seul but. Alors que le Raspberry Pi 3 a pour but de développer un système Linux complet. Dans les faits, un Raspberry Pi 3 peut carrément remplacer un PC. L’Arduino Uno ne gère que l’électronique embarquée.
Alors certes, on peut s’amuser à comparer l’efficacité de l’un vis-à-vis de l’autre en matière de domotique. Mais la meilleure chose à faire reste d’assembler les deux. Et c’est ce qui se pratique le plus souvent. Créez et hébergez vos logiciels complets sur Raspberry et laissez Arduino piloter les équipements électroniques, ou faire de la robotique. A seulement 20 € la carte, vous ne serez pas déçus.
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Odroid C2, LE vrai concurrent
L’Odroid C2, c’est le vrai concurrent du Raspberry Pi 3. Très musclé, il dépasse Raspberry dans de nombreux domaines. Mais il a aussi ses limites… Pour l’instant. Et les limites de l’Odroid sont de trois ordres :
- Pas de développement Open Source, préjudiciable notamment au niveau des pilotes d’affichage sous Linux
- Une communauté très restreinte et assez limitée à la Corée du Sud, pays du fabricant Handkernel
- Un prix très variable en fonction des taxes de douanes appliquées par les différents pays. DE 40 $ de base, on peut passer à plus de 250 € la carte, cette dernière n’étant présente que sur un marché très limité et donc inconnue des autres marchés.
Mais revenons à ses points forts. L’Odroid C2 jouit d’un processeur plus musclé que le Raspberry Pi 3, et dispose également de 4 cœurs, cadencé à 1,5 GHz, le tout associé à un chipset mali-450. Sur le papier, l’Odroid est donc plus puissant. Le problème, c’est que les pilotes de la carte graphique ne sont pas disponibles en open source. L’Odroid est donc bridé hors utilisation avec les systèmes compatibles, type Android. Alors qu’il pourrait le faire, au vu de ses capacités, l’affichage de l’Odroid sur Linux ne permet le HD, mais se limite à 720p. Dommage. Mais c’est le drame de tous les possesseurs de super cars. Ils disposent d’un bijou technologique et mécanique qui ne peut s’exprimer que sur circuit, limitations de vitesse oblige.
À part ça, l’Odroid dispose d’une RAM à 2 Go, d’une double capacité de stockage avec la carte micro SD et les modules eMMC 5.0. Dans l’absolu, sa sortie HDMI 2.0 permet l’affichage 4K à 60 images seconde, l’éthernet sort à 1 Gbit/s et 4 ports USB 2.0 sont disponibles, en plus d’un port Infrarouge pour pilotage à distance, à l’aide d’une télécommande. Un vrai petit bijou on vous dit. Le seul hic, c’est le bridage en open source et la distribution qui n’est effectué que par le fabricant. D’où les droits de douanes parfois rédhibitoires. Au final, il ne manque à cette carte que deux petites choses ; la libération du code source de la Mali-450 et un meilleur réseau de distribution pour conquérir les marchés en s’affranchissant des droits de douanes. En attendant, le Raspberry Pi a encore de beaux jours devant lui.